Dans le sillage des mammifères marins

Pour le grand public, les mammifères marins sont des espèces emblématiques, témoins immergés de la richesse de la biodiversité des mers et océans. Mais que recouvre réellement ce terme de mammifères marins ? Il concerne trois groupes taxonomiques : les siréniens, proches des éléphants ; les pinnipèdes, carnivores comme nos chiens domestiques ; et les cétacés, à fanons (les baleines) et à dents (les dauphins et leurs cousins). Ces espèces à longue espérance de vie, très mobiles, souvent situées au sommet des réseaux trophiques, sont des sentinelles de la qualité du milieu marin.

PLONGÉE ENTRE MENACES ET MÉCONNAISSANCE

De nombreux facteurs mettent en péril les mammifères marins, au premier rang desquels figurent les activités humaines qui empiètent de plus en plus sur les océans. Bien que des accords internationaux visent à prendre des mesures de gestion pour leur conservation, ils se heurtent à un manque de connaissances sur ces grands mammifères. De nouvelles espèces de cétacés sont en effet découvertes régulièrement alors que d’autres risquent de disparaître sous nos yeux. À cela s’ajoute la difficulté de préciser leurs aires de répartition et leurs chemins migratoires.

L’ADNe COMME SOLUTION D’AVENIR

Depuis trois ans, l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), le MNHN, SPYGEN, WWF et leurs partenaires, étudient les mammifères marins dans les Antilles françaises et en mer d’Iroise grâce à l’ADN contenu dans des échantillons d’eau de mer. Toutes les espèces observées lors de l’échantillonnage ont été détectées par l’ADNe. Des observations visuelles de pseudorques et de globicéphales tropicaux dans le sanctuaire AGOA en Guadeloupe ont ainsi été confirmées par la présence d’ADN résiduel.

Toutes les espèces observées lors de l’échantillonnage ont été détectées par l’ADNe.

Dans le périmètre du Parc naturel marin d’Iroise, ce sont les si discrets marsouins communs qui ont été identifiés. Au vu de ces résultats très prometteurs, l’ADNe va certainement s’imposer à court terme comme l’un des moyens les plus performants pour observer et étudier les mammifères marins. Et donc mieux les protéger !